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Crise alimentaire dans le sud:Plus de 18 millions USD nécessaires

Crise alimentaire dans le sud:Plus de 18 millions USD nécessaires

 

Face à la situation alarmante et la menace de famine qui guette le sud de Madagascar, l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) tirent encore une fois la sonnette d’alarme. Ces deux institutions ont fait savoir dans un communiqué qu’à ce jour, seuls 3,8 millions des 22 millions USD nécessaires pour la mise en œuvre des interventions d'urgence de la FAO ont été sécurisés.L'Organisation a besoin de toute urgence de ce financement afin de s'assurer que les agriculteurs ne rateront pas la prochaine campagne de semis. Le secteur agricole local doit être rétabli afin d'éviter de dépendre de l'aide alimentaire à long terme.

Intensifier les interventions humanitaires

Actuellement, 1,4 million de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire dans cette région. Ces derniers ne seront pas en mesure de satisfaire leurs besoins alimentaires et devront compter sur une aide humanitaire d'urgence. Aussi, la sécheresse s’intensifiera vraisemblablement jusqu'en 2017 et la situation sera encore plus critique. A cet effet, la récolte sera encore mauvaise. A titre d’illustration, la production de maïs qui a déjà régressé de 80% par rapport aux niveaux enregistrés en 2015 va encore chuter. Par ailleurs, la sécheresse prolongée a également fortement affecté la production d'une autre denrée de base, le manioc, dans les Régions Androy et Atsimo-Andrefana où la production de manioc a diminué de près de moitié.

Les autres récoltes en péril à cause de la sécheresse

Par ailleurs, la sécheresse dans les régions situées au sud de Madagascar a contribué à réduire la production nationale de maïs et de manioc. La production nationale de maïs pour 2016 devrait atteindre les 316 000 tonnes, soit une baisse de 4% par rapport à la récolte de 2015 et de 19% par rapport à la moyenne générale. La production de manioc devrait atteindre les 2,6 millions de tonnes, ce qui équivaut à une baisse de 16% par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
La production nationale de riz (paddy) a profité des pluies abondantes dans les régions du centre, du nord et de l'ouest du pays - les principales régions productrices de riz de l'île - et devrait atteindre les 3,8 millions de tonnes en 2016, soit une hausse de 2,5%par rapport à l'année 2015, mais toujours en baisse de 5% par rapport à la moyenne de ces cinq dernières années.

Aider les agriculteurs

L'intervention immédiate de la FAO pour le secteur agricole cible 850 000 personnes (170 000 ménages composés de petits exploitants agricoles) dans les départements les plus affectés. Il s'agit de fournir des semences à maturation rapide et résistantes à la sécheresse, ainsi que des légumes-racines (manioc et patates douces). Le PAM et la FAO collaborent pour soutenir les ménages en situation de grave insécurité alimentaire et de renforcer leurs moyens d'existence, mais aussi de s'assurer que les ménages les plus vulnérables, ceux à la charge des femmes, des personnes âgées ou encore des personnes ne possédant pas de terres, ne soient pas désavantagés. Les agriculteurs recevront également des outils pour remplacer ceux qui ont été vendus lors de l'actuelle «saison de la faim», qui s'est prolongée. La production animale bénéficiera également d'un coup de pouce grâce à des rations alimentaires supplémentaires pour le bétail et la mise en œuvre d'activités liées à la santé animale.

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