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Invasions d’insectes : Des très importantes pertes économiques

Invasions d’insectes : Des très importantes pertes économiques

 

La destruction des récoltes due aux invasions d’insectes pèse lourd sur l’économie mondiale. Les pertes sont évaluées à 69 milliards d’euros par an. Un groupe de chercheurs dirigés par Franck Courchamp, directeur de Recherche au Centre National de Recherche Scientifique (CNRS) a révélé dans leur étude publiée dans la revue Nature Communications que ces insectes sont une menace pour l’agriculture. En effet, une baisse de 10 à 16% des récoltes ont été enregistrés chaque année.

L’hémisphère nord, le plus infesté

L’Amérique du Nord est la région du monde la plus touchée, avec des pertes estimées à 24,5 milliards d’euros par an, contre 3,2 milliards d’euros par an pour l’Europe. Quant à l’Afrique, très peu d’études ont été effectuées et les coûts sont largement sous-évalués.
Par ailleurs, les chercheurs tirent encore une fois la sonnette d’alarme car l’impact de ces insectes pourrait augmenter de 18% à l’horizon 2050 à cause du réchauffement climatique. Cette dernière risque encore de briser les barrières thermiques (Les températures trop basses qui limitent la prolifération des espèces).

Les trois espèces les plus destructrices

Très loin devant les criquets pèlerins (Locusta migratoria) qui ravagent les cultures à Madagascar, le termite de Formose (Coptotermes formosanus) est considéré comme l’un des plus destructeurs au monde. Selon une étude consultée par l’équipe de recherche, cet insecte coûterait à lui seul plus de 26,7 milliards d’euros par an dans le monde. Une fois établi, ce termite n'a d'ailleurs jamais pu être éradiqué, et son potentiel établissement en Europe est à craindre avec le changement climatique. Egalement en haut du classement, la teigne des choux (Plutella xylostella) coûte 4,1 milliards d'euros par an, et le longicorne brun de l'épinette (Tetropium fuscum) 4 milliards d'euros, rien qu'au Canada.

Des recherches plus approfondies sont nécessaires

Selon les chercheurs, il est maintenant urgent de financer une recherche internationale qui permettra de donner les éléments nécessaires à la prise de décision politique, que ce soit dans la prévention des invasions biologiques ou dans la gestion des espaces naturels. Toutefois, l’impact des insectes sur la production agricole n’appelle pas nécessairement à une utilisation accrue d’insecticides. La solution est plutôt dans les mesures de biosécurité, pour empêcher les invasions avant qu'elles n'arrivent, et une surveillance et une lutte ponctuelles très rapides pour éviter que les espèces qui arrivent ne s'établissent.

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