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Africa Pulse : Madagascar parmi les pays en recul

Africa Pulse : Madagascar parmi les pays en recul

 

Selon les conclusions de la dernière édition d’Africa Pulse, publication semestrielle du Groupe de la Banque Mondiale, qui analyse les perspectives économiques du continent africain, Madagascar figure dans la catégorie des « pays en recul ». La Grande Île fait donc partie des 11 pays dont le produit intérieur brut (PIB) a connu un ralentissement de croissance. Le taux de croissance du PIB de l’ensemble du groupe a chuté, passant de 5,8% par an en 1995-2008 à 1,9% par an en 2014-2016. En cause pour certains pays: l’épidémie du virus Ebola, ou encore l’effondrement des cours du pétrole, ou la chute du cours du minerai de fer.

Malgré un léger rebond, les cours des matières premières devraient rester bien en deçà des niveaux record enregistrés entre 2011 et 2014, du fait d’une reprise mondiale fragile. Ainsi, les pays exportateurs de matières premières ont commencé à réduire leurs dépenses, mais de manière inégale et encore insuffisante. Dans un tel contexte, la reprise devrait être modeste, avec une croissance réelle du PIB prévue à 2,9% en 2017, et 3,6 % en 2018.

Augmenter la productivité agricole et réduire la pauvreté

La publication relate que l’Afrique n’a pas accru ses dépenses publiques dans le secteur agricole qui représente pourtant un tiers de son PIB et emploie les deux tiers de sa population active. Madagascar, par exemple, n’atteint pas l’objectif des 10% des dépenses publiques allouées au secteur.

Davantage d’investissements et des politiques plus adaptées permettraient de développer l’économie rurale, de réduire plus rapidement la pauvreté et de promouvoir une croissance plus équitable. En effet, il est noté une grande disparité entre les pays africains en termes de croissance. Alors que la croissance s’est effondrée dans de nombreux pays, des pays à l’instar de l’Éthiopie, du Rwanda et de la Tanzanie affichent toujours en moyenne des taux annuels supérieurs à 6%. Le continent devrait donc mieux calibrer ses dépenses publiques dans ce secteur afin de générer des retombées plus positives sur l’économie dans son ensemble.

« Il est impératif d’améliorer la productivité des petits exploitants agricoles pour augmenter les revenus des populations rurales et réduire la pauvreté en Afrique subsaharienne », a déclaré Punam Chuhan-Pole, économiste principale de la Banque mondiale pour l’Afrique et auteur du rapport. « Mais cela demande d’investir dans les biens publics en milieu rural, notamment les infrastructures, d’adopter de meilleures technologies et de développer la recherche agronomique. Il faut aussi améliorer la qualité des données disponibles ». Dans le cas de Madagascar, la proximité des routes rurales influera de manière substantielle sur la productivité agricole dans son ensemble.

Le rapport recommande ainsi aux pays africains de prendre rapidement les mesures qui s’imposent pour s’adapter aux faibles prix des matières premières, rendre leur économie moins vulnérable aux chocs et développer de nouvelles sources de croissance durable qui profite à tous les Africains. Le développement de la productivité agricole permettra à la fois d’augmenter les revenus des ménages ruraux, de baisser le prix des denrées alimentaires et de développer l’industrie agroalimentaire sur le continent.

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