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Paludisme : Un nectar peut sauver des vies

L’étude effectuée récemment par les chercheurs au sein de l’Institut de recherche en sciences de la Santé (IRSS) de Burkina Faso, publiée dans la revue scientifique PLOS Pathogens en août 2016, a démontré que la consommation par les moustiques du sucre contenu dans certains fruits et dans le nectar de certaines plantes pourrait réduire leur capacité de transmission du paludisme. L’alimentation en sucres naturels influence le développement du parasite, la fécondité des moustiques, de même que leur longévité.
Contribuer à la baisse de l’incidence du paludismeEn effet, l’équipe de chercheurs de l’IRD, du Centre national de la recherche scientifique (CNRS - France) et de l’IRSS, a obtenu des résultats après une série de tests d’alimentation des moustiques (anophèles coluzzii notamment) avec des nectars de plusieurs espèces de plantes sur lesquelles elles pouvaient vivre au-delà de 14 jours, en se nourrissant uniquement sur ces plantes avant et après infection.A l’issue des tests d’infection expérimentale et des analyses microscopiques couplées à une modélisation épidémiologique, les moustiques qui ont été nourris à base de nectar de thevetia neriifolia ont montré une baisse de 30% de leur capacité de transmission du paludisme.
D’après Thierry Lefèvre, chercheur à l’Institut français de recherche pour le développement (IRD),une bonne politique de plantation des sources naturelles de nectar dans les régions de transmission élevée comme au Burkina Faso pourrait réduire considérablement l’incidence du paludisme.
Faut-il rappeler que le paludisme est une maladie potentiellement mortelle due à des parasites transmis à l’homme par des piqûres de moustiques femelles infectés. Près de la moitié de la population mondiale, soit environ 3,2 milliards de personnes environ sont exposées au risque de contracter le paludisme.En 2015, la transmission du paludisme continuait dans 95 pays et territoires. Par ailleurs, l’Afrique subsaharienne supporte une part disproportionnée de la charge mondiale du paludisme. Environ neuf cas de paludisme sur dix et 90% des décès dus à cette maladie sont survenus dans cette région. Toutefois, l’Asie, l’Amérique latine et, dans une moindre mesure, le Moyen-Orient sont également affectés.
A Madagascar, le paludisme représente la 8ème cause de morbidité. La morbidité est passée de 21,57% en 2003 à 5% en 2011 pour les enfants de moins de 5 ans et de 17,57% à 2,3% en 2011 pour les supérieures à 5 ans. Pour la mortalité, le taux est passé de 25,92% à 19% pour les enfants de moins de 5 ans et de 13,5% à 5% pour les supérieures à 5 ans.
Par ailleurs, la Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030, adoptée par l’Assemblée mondiale de la Santé en mai 2015, constitue un cadre technique pour tous les pays d’endémie. Elle est censée orienter et soutenir les programmes régionaux et nationaux qui s’efforcent de combattre et d’éliminer le paludisme.
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Rivolala Randrianarifidy
28/09/2016 16:07
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