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Insécurité alimentaire:Le kere plane dans le Sud

Insécurité alimentaire:Le kere plane dans le Sud

 

Le Sud de Madagascar est actuellement plongé dans une longue période de soudure, qui n’a pas connu de répit même durant la période où les productions étaient attendues. Le bulletinSystème d’Information sur la Sécurité Alimentaire et la Vulnérabilité dans les Régions VatovavyFitovinany, AtsimoAtsinanana, Androy et Anosytire encore une fois la sonnette d’alarme face au danger qui menace actuellement cette région.

Les trois derniers mois de la période d’observation coïncident avec la période de récolte de grande saison et le début de la campagne de contre-saison pour l’ensemble des zones observées. On constate que malgré cela, l’enclavement des certaines zones favorise l’insécurité alimentaire. La hausse des prix des PPN est souvent associée aux mauvais états des routes au niveau des quatre Régions.

Situation critique à Amboasary Atsimo

La situation de l’insécurité alimentaire dans la Région Androy et le district d’Amboasary Atsimo s’est encore dégradée durant les trois derniers mois. L’épisode du phénomène El-Niño a pris fin selon les données des services météorologiques. Toutefois, ses effets négatifs continuent à se manifester, surtout durant la période de récolte. On constate également une forte baisse de la production agricole, et malgré la période de fin de la campagne agricole de grande saison 2015-2016 et le début de la campagne de contre-saison, la quantité des aliments de base disponibles sur le marché a encore diminué, tandis que leur prix ne cesse d’augmenter.

Les stocks de vivres sont insuffisants

Vers la fin du mois de juillet, seuls des ménages dans les Communes de Maroviro, Ambahita et Ambatosola (District de Bekily) disposent encore d’un stock de riz d’environ une semaine pour toute la Région Androy. Dans le district d’AmboasaryAtsimo, cela concerne les ménages des communes de Ranobe, Ifotaka, Mahabo, Ebelo, Tanandava et Berano. Ces ménages disposent d’environ une semaine de stocks de riz également au mois de juillet. Par ailleurs, pour les ménages des communes de Tsivory, Elonty, Mahaly, Marotsiraka et Tomboarivo, situés dans la partie Nord du District d’Amboasary Atsimo, le stock de riz peut aller jusqu’à plus de deux mois.

Les prix en hausse constante

La quantité de riz en vente sur le marché diminue progressivement, et seuls les marchés de Tsivory, Tanandava et Ranobe (Amboasary Atsimo) disposent encore de riz en abondance au mois de juillet. Le prix du riz a connu une hausse constante depuis le mois de mai et atteint la barre des 1900 MGA le kilo dans les communes de Tranovaho et Marolinta (Beloha) et Jafaro, Andalatanosy et Antanimora Atsimo à la fin du mois de juillet contre respectivement 1500 MGAet 1575 MGA le kilo au début du mois de mai. Le maïs était disponible sur tous les marchés durant les trois derniers mois, à l’exception des communes de Marolinta et Tranovaho (Beloha) où le stock de maïs est épuisé à partir du mois de juin. Cependant, on constate que la quantité diminue pour toutes les communes sauf dans les communes de Tsivory, Elonty et Mahaly (Amboasary Atsimo) où cette denrée est toujours disponible en abondance. Le prix du maïs varie de 800 MGA le kilo à 1600 MGA durant les trois derniers mois pour tout le District.

Signes de difficulté alimentaire et stratégies de survie

Au mois de juillet, une persistance de la pratique des stratégies de survie a été constatée par rapport aux mois de mai et juin 2016. Malgré une légère amélioration de la situation au mois de juin, des signes de difficultés alimentaires apparaissent au niveau des communes. Le changement d’aliments de base est adopté au niveau de 30% des communes au mois de mai, tandis que cette proportion a doublé au mois de juillet. Les aliments les plus consommés restent par ailleurs le manioc et le manioc sec. Pour plus de la moitié des communes qui n’ont pas adopté le changement de l’aliment de base, une diminution de la ration journalière a été constatée. La consommation d’aliments de disette concerne plus de la moitié des communes au mois de juillet. Les aliments de disette les plus consommés restent les brèdes sauvages et le cactus rouge. La vente des ustensiles de cuisine est signalée dans plus de 80% des communes au mois de juillet contre 55% au mois de mai.

Les actions qui ont été entamées devraient être renforcées afin d’aider la population locale à se relever et à améliorer leur capacité à affronter les difficultés alimentaires. Ces actions devraient également tenir compte des conditions climatiques et du déficit pluviométrique dans le cadre de l’appui à la production. Les conjonctures montrent des risques d’augmentation de la vulnérabilité dans les prochains mois.

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