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Afrique subsaharienne : Production agricole en hausse

Afrique subsaharienne : Production agricole en hausse

 

D’après le rapport Perspectives agricoles 2016-2025, coréalisé par l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), une progression de 26% de la production agricole de l’Afrique subsaharienne sera enregistrée au cours des 10 prochaines années. Toutefois, cette production ne sera pas suffisante pour résorber le déficit alimentaire que connaît la région. Le document a également révélé que la demande devrait progresser de 30% sur la prochaine décennie, à un rythme annuel de 3%. Grâce à cette hausse de la production, les taux de sous-alimentation descendra au-dessous des 19% contre 23% actuellement.
Ce résultat sera le fruit d’une pénétration plus rapide des technologies dans l’agriculture et d’une amélioration de l’intégration des petits producteurs dans les chaînes de valeur. Par ailleurs, la prochaine décennie sera marquée par l’apparition des producteurs de taille intermédiaire.

Une région à forte potentialité

L’Afrique subsaharienne compte plus de 950 millions d’habitants, soit environ 13% de la population mondiale. Malgré la transformation en cours des économies de la région, l’agriculture reste un secteur crucial qui assure la subsistance de millions de personnes.
Les différences structurelles et les écarts de développement que présente l’agriculture des pays de la région reflètent les grandes disparités agro écologiques, économiques, politiques et culturelles du continent. La sous-alimentation est un problème de longue date et l’amélioration de la sécurité alimentaire est inégale à travers la région.
Le développement du secteur agricole dans cette partie du monde est façonné par une croissance démographique rapide, l’urbanisation, la diversification rurale, une transformation structurelle allant de pair avec ces dernières, au détriment de l’emploi agricole et au profit de l’emploi non agricole, la montée en puissance de la classe moyenne et l’intérêt croissant (au niveau local et mondial) pour les terres agricoles du continent.
Contrairement aux augmentations passées, qui étaient globalement dues à l’agrandissement des superficies, la croissance future de la production sera de plus en plus tributaire de l’amélioration de la productivité. Un développement inclusif sera nécessaire pour renforcer la productivité des petits exploitants dénués de ressources et créer davantage de possibilités de développement rural.

Hausse prévisible de l’importation

Étant supposé que la croissance démographique rapide se maintienne dans la région, que les revenus augmentent et que les politiques et les structures des marchés actuelles ne changent pas, la production des cultures vivrières devrait croître plus lentement que la demande dans de nombreux pays. On prévoit que les importations nettes de produits alimentaires en Afrique subsaharienne connaîtront une hausse au cours de la décennie à venir, encore que des investissements stimulant la productivité atténueraient cette tendance.

Beaucoup de pays producteurs sont compétitifs et exportent régulièrement des fruits et des plantes à boissons, ce qui alimente les réserves de devises étrangères. Ces produits peuvent permettre aux agriculteurs de ne plus se cantonner aux cultures vivrières habituelles. Ils peuvent aussi être une source d’emplois potentiellement importante pour la jeune population du continent. Les exportateurs de produits alimentaires étant en nombre limité et les importateurs nets étant nombreux, il est essentiel que les échanges commerciaux régionaux soient ouverts pour garantir la sécurité alimentaire.

Les perspectives de l’agriculture sont globalement positives en Afrique subsaharienne, mais elles pourraient être bien meilleures si les politiques menées dans la région étaient plus stables, si des investissements stratégiques publics et privés étaient consentis, notamment dans les infrastructures, et si des activités de recherche et de vulgarisation adaptées étaient menées. Les investissements pourraient améliorer l’accès aux marchés, réduire les pertes après récolte et accroître la disponibilité des intrants nécessaires.

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