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Surconsommation de sel: 2,3 millions de morts par an

Surconsommation de sel: 2,3 millions de morts par an

 

L'excès de sel nuit gravement à la santé cardio-vasculaire. En moyenne, la consommation atteint quatre fois plus, soit très largement au-dessus des besoins de base. Cet excès serait même responsable de 2,3 millions de morts chaque année dans le monde, selon une étude collaborative internationale qui a impliqué 488 scientifiques de 50 pays différents. Les chercheurs ont même calculé que l'on pourrait éviter entre 280.000 et 500.000 morts sur une période de dix ans si la consommation de sel des Américains est réduite de 1,5 g par jour. Elle est aujourd'hui de 3,6 g par jour en moyenne, plus basse qu'en Europe. Par ailleurs, il ne faudrait pas dépasser 8 g par jour pour un homme et 6,5 g par jour pour une femme. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande une consommation maximale de 5 g de sel par jour.

Changement des habitudes alimentaires

La production croissante d’aliments transformés toujours plus nombreux, l’urbanisation rapide et l’évolution des modes de vie modifient les habitudes alimentaires. Les populations du monde entier consomment des aliments plus riches en énergie contenant beaucoup de sel. Celui-ci est la principale source de sodium. Dans le même temps, en changeant leurs habitudes alimentaires, les gens consomment moins de fruits, de légumes et de fibres, qui sont les éléments clés d’une alimentation saine. Dans l’alimentation, le sel peut provenir des aliments transformés, soit parce qu’ils sont particulièrement riches en sel, soit parce qu’ils sont souvent consommés en grandes quantités. Le sel est également ajouté en cours de cuisson ou sur la table.

Accident vasculaire cérébral et infarctus

L'effet néfaste du sel sur la santé passe en particulier par l'augmentation de la pression artérielle qu'entraîne une consommation excessive. Plus on mange de sel, plus la pression artérielle augmente. En d’autres termes, la consommation accrue s’associe à l’hypertension et à un risque plus élevé de cardiopathies et d’accidents vasculaires cérébraux. Selon les chercheurs, il ne fait aucun doute que plus on mange de sel et plus on augmente son risque d'accident vasculaire cérébral. Pour l'infarctus du myocarde, c'est un peu moins net, mais le risque existe aussi. Le plus encourageant, c'est que l'effet du sel peut être corrigé. Quand un hypertendu qui consomme trop de sel réduit sa consommation, il fait baisser son hypertension.

Réduire le sel dans l’alimentation

Les politiques et stratégies publiques doivent créer des environnements permettant aux populations de consommer des quantités suffisantes d’aliments sûrs et nutritifs constituant une nourriture saine avec une faible quantité de sel. L’amélioration des habitudes alimentaires est une responsabilité qui incombe à la société comme à l’individu. Elle suppose une approche étendue à l’ensemble de la population, plurisectorielle et culturellement pertinente.

Actuellement, les États membres de l'OMS ont décidé de réduire de 30% la consommation de sel de la population mondiale d’ici 2025.La baisse de l’apport en sel a été identifiée comme l’une des mesures ayant le meilleur rapport coût/efficacité que les pays peuvent prendre pour améliorer la situation sanitaire à l’échelle de leurs populations. Les principales mesures produiront une année supplémentaire de vie en bonne santé pour un coût inférieur au revenu annuel moyen ou au produit intérieur brut par personne.

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