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La migration clandestine vers Mayotte mise à nue

La migration clandestine vers Mayotte mise à nue

 

Trafic de migrants Madagascar-Mayotte : les autorités impuissantes face aux traversées d’infortune. C’est la Une de la « Tribune de Diégo » du 11 juillet 2016. Un article qui démontre l’ampleur de l’immigration clandestine vers Mayotte qui est un territoire français. Un phénomène qui ne cesse de gagner de l’ampleur et devient de plus en plus dangereux. Rien qu’au début du mois de mai, cinq corps sans vie des femmes et enfants malgaches ont été repêchés au large de Mayotte.
En 2015, 10 000 immigrés clandestins malgaches auraient été rapatriés de cette île voisine, perçu comme une solution pour fuir la pauvreté, et une douzaine de personne en aurait perdu la vie.

Un périple dangereux mais qui en vaut la peine à en croire certains témoignages. Et pourtant la réalité est souvent très loin de l’attente. Pour les femmes, nombreuses tombent très vite dans la prostitution. Une situation qui engendre souvent la haine et le mépris des autochtones.

« Les clandestins proviennent surtout de Mahajanga, Antsiranana et Nosy Be. Une fois arrivée à Mayotte, ils essayent par tous les moyens d’obtenir du papier en faisant de bébé ou en se mariant avec quelqu’un qui a déjà la nationalité française. Ce cas de figure est surtout valable pour les femmes. Lorsqu’elles ont leur papier, elles travaillent comme tout le monde, la plupart des femmes deviennent caissières ou femmes de ménage. Mais avant, nombreuses exercent dans le noir en vendant des produits en provenance de Madagascar et d’autres se prostituent », raconte, Haingo R. qui vit depuis quelques années à Mayotte.

Outre la migration clandestine elle-même, la « Tribune de Diégo », dénonce l’existence d’un vrai trafic d’enfants entre Madagascar et Mayotte. « D’après Zananesy Razafindrazily, responsable du centre d’écoute et de conseil juridique (CECJ) d’Antsiranana, des enfants font l’objet de trafic et passent par ces embarcations clandestines. En 2015, des jumeaux ont été victimes de ce trafic », rapporte le journal en ligne. L’oncle et la tante en seraient l’auteur du trafic. Forte heureusement, les enfants ont pu être rapatriés à Antsiranana le 13 mars 2016 suite à la plainte déposée par leur mère et les malfrats ont été arrêtés.

Face à cette situation, les autorités mahoraises et malgaches essayent d’agir tant bien que mal mais leurs efforts ne suffisent pas encore pour y mettre fin. Et pour cause, nombreux malgaches sont prêts à tout pour avoir une meilleure situation et le territoire français a toujours été perçu comme étant le nouvel eldorado. D’un autre côté, le problème des moyens pour arrêter ce genre de fléau reste flagrant à Madagascar.

« Les ressources matérielles et humaines manquent. Ce qui empêche un contrôle efficace des frontières. Plusieurs zones d’embarquements clandestines sont organisées à Nosy Be. Autour de l’île, il existe des centaines d’accès qui sont difficiles à contrôler. Le district de Nosy Be ne possède pas de brigade de port. Pour l’Agence Portuaire Maritime et Fluviale, un seul véhicule est disponible pour effectuer toutes ses missions. En ce qui concerne la police, son ratio est de 3 policiers pour 1000 habitants à Madagascar. Et pour ce qui est de la marine de Madagascar, sept vedettes ainsi que deux remorqueurs côtiers sont les seuls matériels de contrôle maritime disponible pour toute la Grande Île », peut-on lire dans l’article de la Tribune de Diégo.

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