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Lutte contre la pêche illégale : Madagascar à la traine

Lutte contre la pêche illégale : Madagascar à la traine

 

Le traité international contre la pêche illégale est entré en vigueur le 5 juin 2016. Il a valeur légale pour les 29 pays et l'organisation régionale qui y ont adhéré. L’accord international relatif aux mesures du ressort de l’Etat du port constitue désormais une loi contraignante.

Madagascar ne figure pas encore dans les pays signataires de l’Accord de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) signé en 2009 après plusieurs années d'efforts diplomatiques. Cet Accord relatif aux mesures du ressort de l'Etat (PSMA) du port visant à prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée est le premier traité international contraignant qui porte expressément sur la pêche illégale.
Selon José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, l’Organisation encourage les Etats qui ont signé l’accord à entreprendre sa mise en œuvre dès sa ratification. Les gouvernements qui ne l'ont pas encore fait sont aussi invités à se joindre à cet effort collectif destiné à mettre un terme à la pêche illégale et à assurer la survie des ressources marines.

Actuellement, les parties à l'accord PSMA sont les suivantes: l'Australie, la Barbade, le Chili, le Costa Rica, Cuba, la Dominique, l'Union européenne (en tant qu'organisation membre), le Gabon, le Guyana, la Guinée, l'Islande, l'île Maurice, le Mozambique, la Birmanie, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, Oman, les Palaos, la République de Corée, Saint-Christophe-et-Niévès, les Seychelles, la Somalie, l'Afrique du Sud, le Sri Lanka, le Soudan, la Thaïlande, les îles Tonga, les Etats-Unis d'Amérique, l'Uruguay et le Vanuatu.

Priorité à la sécurisation portuaire face aux pêcheurs pirates

Les parties signataires de l'Accord sont tenues de mettre en place un certain nombre de mesures dans leurs ports. Ces mesures auront pour objectif de détecter la pêche illégale, d'empêcher que le poisson pêché illégalement soit déchargé et vendu et d'assurer le partage des informations concernant les navires peu scrupuleux à l'échelle mondiale.
Cela implique que les navires de pêche étrangers souhaitant entrer dans un port devront demander une autorisation au préalable et fournir des informations précises sur leurs identités, leurs activités et sur les poissons dont ils disposent à bord. Les débarquements ne seront envisageables que dans les ports désignés, spécialement équipés pour procéder à des inspections de manière efficace.
Les navires suspectés d'être impliqués dans des activités de pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) se verront refuser catégoriquement l'entrée dans un port - ou seront uniquement autorisés à y entrer à des fins d'inspection. Le déchargement de poisson, le ravitaillement en carburant ou encore le réapprovisionnement pourront également leur être refusés. Les navires autorisés à entrer dans les ports pourront faire l'objet d'inspections qui seront menées selon une série de normes communes. Ces navires devront prouver qu'ils sont autorisés à pêcher par le pays dont ils battent le pavillon et qu'ils possèdent les autorisations nécessaires des pays correspondants aux eaux dans lesquels ils naviguent. Si ce n'est pas le cas ou si les inspections révèlent une activité de pêche INN, les navires se verront refuser tout accès ultérieur aux ports et seront signalés comme contrevenants.

L'Accord relatif aux mesures du ressort de l'Etat du port offre un outil précieux à la communauté internationale pour réaliser les objectifs de l'Agenda de développement durable pour 2030, qui cible la conservation et l'utilisation durable des océans et porte spécifiquement sur la pêche INN.

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