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300 millions USD pour les femmes en Afrique

300 millions USD pour les femmes en Afrique

 

Le programme AFAWA - (Affirmative Action for Women in Africa), discrimination positive en matière de financement pour les femmes d’Afrique est un nouveau programme de la Banque Africaine de Développement (BAD) dédié aux femmes. Il a été présenté lors de la dernière assemblée annuelle de la banque à Lusaka, le 25 mai 2016.

A travers ce programme, la BAD démontre son engagement à faire avancer l’agenda de l’égalité entre les sexes, en s’attaquant notamment aux défis auxquels les femmes sont confrontées dans l’accès au financement. A cet effet, la Banque et ses partenaires ne ménageront pas leurs efforts pour mobiliser des financements de l’ordre de 300 millions USD en faveur des femmes africaines.
L’objectif à terme est de mettre sur pied un fonds de 3 milliards USD, qui seront disponibles au travers du guichet non concessionnel de la BAD et alloués aux femmes de valeur via des institutions intermédiaires.

Combler le déficit de financement s’élevant à 30 milliards USD

Une étude menée en 2011 par la Société financière internationale révèle que 3 à 4 millions d’entreprises formelles appartenant à des femmes ont souffert d’un déficit de financement estimé au total entre 21 et 26 milliards USD. Seules 16 à 20 % des femmes en Afrique subsaharienne peuvent accéder à un financement à long terme auprès des institutions financières classiques. Si les entreprises appartenant à des femmes ne représentent que 25 % des entreprises en Afrique subsaharienne, le capital médian mis à disposition des entrepreneurs masculins est deux fois plus élevé que pour les femmes dans certains pays africains – comme le Nigeria et le Kenya. Les chiffrent varient d’un pays à l’autre. Au Kenya, par exemple, les femmes ont beau posséder 48 % des micros et petites entreprises, elles n’accèdent qu’à 7 % du crédit.

L’égalité de traitement est nécessaire

Les femmes africaines sont très actives, mais elles n’ont accès à rien qui puisse les rendre encore plus productives dans les économies. Par ailleurs, elles sont extrêmement compétentes et plus fiables que les hommes en termes de financement.
Actuellement, le taux d’activité des femmes en Afrique est l’un des plus élevés au monde: 63 %, à comparer au taux de 50,3 % à l’échelle mondiale – preuve de la forte participation des femmes aux économies africaines. Aussi, 97 % des femmes remboursent leur prêt. Si une discrimination positive s’avère nécessaire dans certains domaines comme le cadre juridique, en fait les femmes n’ont pas besoin d’un traitement de faveur, mais plutôt d’une égalité de traitement en matière d’accès au financement dans leurs pays respectifs.

En outre, les banques centrales africaines ont un rôle capital à jouer dans la réforme des cadres juridiques et réglementaires, ainsi que pour éliminer les obstacles que les femmes rencontrent.

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