A LA UNE

Allaitement maternel : les lois sont insuffisantes

Allaitement maternel : les lois sont insuffisantes

 

D’après les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), les bébés doivent être alimentés exclusivement au sein pendant leurs six premiers mois, période après laquelle ils devraient poursuivre l’allaitement—ainsi qu’à consommer d’autres aliments nutritionnellement sûrs et adaptés—jusqu’à l’âge de 2 ans ou plus.

Selon un rapport publié conjointement par l’OMS, l’UNICEF et le Réseau international des groupes d'action pour l'alimentation infantile (IBFAN), les lois destinées à protéger l’allaitement sont insuffisantes dans la plupart des pays. Seuls 135 pays sur 194 disposent d’une forme d’instrument juridique liée au Code international de commercialisation des substituts du lait maternel et aux résolutions qui en découlent, adoptées ultérieurement par l’Assemblée mondiale de la santé. Malgré une légère amélioration, seulement 39 pays ont des lois intégrant l’ensemble des dispositions de ce Code. Par ailleurs, les États Membres de l’OMS se sont engagés à faire passer le taux d’allaitement exclusif pendant les six premiers mois de la vie à au moins 50% d’ici 2025 dans le cadre d’une série d’objectifs internationaux sur la nutrition.

Le lait maternel est l’aliment idéal pour les enfants

Dans le monde, près de deux nourrissons sur trois ne sont pas allaités exclusivement au sein pendant les six mois recommandés, un taux qui ne s’est pas amélioré depuis deux décennies. Toutefois, le lait maternel est sûr, pur et contient les anticorps qui les aident à se protéger contre les nombreuses maladies qui sont fréquentes chez les enfants. Par ailleurs, les femmes qui pratiquent l’allaitement au sein ont également un risque réduit de cancer du sein et de l’ovaire. Les pratiques commerciales irrégulières concernant les substituts de lait maternel continuent de mettre en péril les efforts menés pour améliorer les taux et la durée d’allaitement au sein dans le monde entier.

Prévenir des risques liés à l’utilisation des substituts

Le marché des substituts de lait maternel est très conséquent avec des ventes annuelles mondiales s’élevant à près de 45 milliards USD. Il est prévu qu’elles augmentent de plus de 55% d’ici 2019 en passant à 70 milliards USD. Cependant, le Code demande aux pays de protéger l’allaitement en mettant fin aux pratiques commerciales irrégulières portant sur les substituts de lait maternel (dont le lait maternisé), les biberons et les tétines. Il a aussi pour objectif de veiller à ce que les substituts de lait maternel soient utilisés sans risques quand ils sont nécessaires. Il interdit toute forme de promotion des substituts—dont la publicité, les cadeaux aux professionnels de santé et la distribution d’échantillons gratuits.

La surveillance est indispensable à l’application de la législation

La surveillance est indispensable pour détecter les violations et les rapporter auprès des autorités compétentes afin qu’elles puissent intervenir et mettre fin à ces activités. Pourtant, seulement 32 pays affirment disposer d’un dispositif de surveillance et, parmi ceux-ci, peu sont intégralement fonctionnels. Parmi les pays disposant d’un dispositif officiel de surveillance, moins de la moitié en ont publié les résultats et six pays seulement ont des budgets ou des financements spécifiques pour la surveillance et l’application de la législation.

L’OMS et l’UNICEF ont récemment mis en place un Réseau de surveillance et d’appui à l’échelle mondiale pour l’application du Code (NetCode) pour aider à renforcer les capacités des pays et de la société civile à surveiller et appliquer de façon efficace les lois inspirées du Code. Les principales ONG, dont l’IBFAN, Helen Keller International et Save the Children, des centres universitaires et des pays sélectionnés se sont jointes à ce réseau.

Partager cet article sur :

»»» Les articles sur le Trésor public