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Dépression et trouble d’anxiété : Un autre fléau mondial

Dépression et trouble d’anxiété : Un autre fléau mondial

 

La dépression et les troubles de l’anxiété coûtent à l’économie mondiale 1 000 milliards USD par an. Une rencontre organisée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et la Banque mondiale les 13 et 14 avril 2016 à Washington a été consacrée à ce problème de santé publique.

Les chiffres publiés par l’OMS sont très alarmants. Les cas de dépression et d’anxiété n’ont cessé d’augmenter au cours de ces dernières décennies. Les troubles mentaux courants sont en recrudescence dans le monde entier. Entre 1990 et 2013, le nombre de personnes souffrant de dépression et/ou d’anxiété a fortement augmenté, passant de 416 millions à 615 millions. Près de 10% de la population mondiale est affectée et les troubles mentaux représentent 30% de la charge de morbidité mondiale non létale. Les situations d’urgence humanitaire et les conflits en cours accroissent les besoins d’étendre les options thérapeutiques. Selon les estimations de l’OMS, dans les situations d’urgence jusqu’à une personne sur cinq souffre de dépression ou d’anxiété.

Une autre étude dirigée par l’OMS a révélé qu’un USD investi pour développer le traitement de la dépression et de l’anxiété en rapporte 4 sous forme d’une amélioration de la santé et de la capacité de travail. Cette étude publiée récemment dans The Lancet Psychiatry, donne de puissants arguments pour investir davantage dans les services de santé mentale dans tous les pays, quels que soient les niveaux de revenu.

Investissements insuffisants

Les investissements actuels dans les services de santé mentale sont bien inférieurs à ce qui est nécessaire. Selon l’enquête de l’Atlas de la Santé mentale 2014 de l’OMS, les gouvernements dépensent en moyenne 3% de leur budget pour la santé dans ce domaine, cette part allant de 1% dans les pays à faible revenu à 5% dans les pays à haut revenu.

En outre, la nouvelle étude a calculé les coûts des traitements et les résultats sanitaires dans 36 pays à revenu faible, intermédiaire ou élevé pour les 15 années de 2016 à 2030. Selon les estimations, les coûts du développement des traitements, principalement le conseil psychosocial et la prescription de médicaments antidépresseurs montent à 147 milliards USD. Les retours sur cet investissement dépassent cependant de loin ces dépenses. Une progression de 5% de la participation et de la productivité de la main-d’œuvre rapporterait 399 USD et l’amélioration de la santé aurait aussi un rendement de 310 milliards USD.

Une priorité à l’échelle mondiale

Vu l’ampleur du phénomène, des ministres des finances, des organismes de développement, des experts universitaires et des praticiens se sont réunis à l’initiative de la Banque mondiale et l’OMS pour étudier comment mettre la santé mentale au centre des programmes de santé et de développement à l’échelle mondiale et dans les pays. L’objectif est de donner un coup d’envoi à une augmentation des investissements dans la santé mentale, par les gouvernements, les organismes de développement et la société civile. Un salon de l’innovation montrant des moyens faisables, abordables et rentables d’améliorer la santé mentale dans le monde entier est également prévu lors de cette réunion.

Le développement des services de santé mentale contribuera à la réalisation de l’une des cibles des objectifs de développement durable, approuvés à l’Assemblée générale des Nations Unies en 2015 : D’ici à 2030, réduire d’un tiers, par la prévention et le traitement, le taux de mortalité prématurée due à des maladies non transmissibles et promouvoir la santé mentale et le bien-être.

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