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Les E-Déchets : une précieuse « mine urbaine »

Les E-Déchets : une précieuse « mine urbaine »

 

Plus de 41,8 millions de tonnes de déchets électroniques et électriques (DEEE) ou « e-déchets » ont été jetés dans le monde entier en 2014, soit environ 79,5kg par minute et 1,43 kg par seconde. Depuis le 1 janvier 2016, près de 12 millions de tonnes de ces déchets ont été déversés dans les déchetteries des décharges publiques, voire dans la nature. Le cap des 50 millions de tonnes annuels devrait être atteint en 2018.

Selon une étude publiée par l'Université des Nations-Unies (UNU), près de 60% de ces produits sont des équipements de cuisine, de salle de bain ou de buanderie. Quelque 7% sont des téléphones portables, des calculatrices, des ordinateurs portables ou encore des imprimantes. La même étude a révélé que la Norvège est le pays qui produit la plus grande quantité d’e-déchets par habitant, avec 28,4 kg, suivi de la Suisse (26,3 kg) et l'Islande (26,1 kg). La France arrive en 8ème position, avec 22,2 kg par habitant. La région qui génère le moins d’e-déchets est l'Afrique, avec un rejet estimé à 1,7kg par habitant. Au total, le continent africain a produit 1,9 millions de tonnes de ces déchets.

Réservoir potentiel de matériaux recyclables

Le recyclage des DEEE permet de séparer et de valoriser des matériaux qui peuvent être réutilisées (métaux, plastiques, verre…). Moins d'un sixième de ces déchets ont été correctement recyclés, souligne aussi l'étude. Or, ils renferment de précieuses ressources comme le fer, le cuivre, ou l'or et une large palette de métaux rares et chers : lanthane, cerbium, europium, euridium, neódyme, terbium... qu’on appelle communément "terres rares", même si (en dehors du prométhéum), ils sont relativement abondants. Ces déchets avaient ainsi pour 2014 une valeur estimée à 48 milliards d'euros.

A titre d’illustration, à partir de 50 000 téléphones portables, 1 kg d’or et 10 kg d’argent peuvent être extraits, d’une valeur avoisinant les 40 000 euros. Mais seulement 1% des téléphones mobiles sont actuellement recyclés en Europe. Par ailleurs, 2,2 millions de tonnes de composants dangereux, comme le mercure, le cadmium ou le chrome constituent une «mine toxique» qui doit être gérée avec une attention extrême. Actuellement, l’Europe dépense environ 130 milliards d’euros par an pour importer des métaux "stratégiques", alors qu’ils sont présents et récupérables en quantités importantes dans les DEEE. Plus les volumes de DEEE traités seront importants, plus la filière pourra améliorer les technologies employées et rentabiliser les investissements.

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