REPORTAGE
Le prix du pétrole joue un rôle dans la croissance économique

130 nouveaux puits de pétrole ont été découverts dans le monde en 2015 si 200 étaient percés en 2014. Ceci a fait augmenter davantage la production mondiale et le niveau du stock mondial. En conséquence : la chute remarquable du prix du baril de pétrole, , jusqu’à 70%. En effet, si au niveau mondial, le prix de baril était de 110 USD en janvier 2014, actuellement il sillonne aux alentours de 38 USD, soit le plus bas niveau jamais atteint en 12 ans.
La graphique ci-dessous montre l’évolution du cours du pétrole en 2014.
Le fort repli du nombre de barils produits, associé à une constante augmentation de la demande devrait permettre de retrouver un prix d’équilibre. Dans cette optique, quatre des principaux pays producteurs de pétrole composés de la Russie, l’Arabie saoudite, le Qatar et le Venezuela se sont réunis à Doha le 16 février 2016. La décision prise a porté sur le gel de leurs productions brutes à leurs niveaux de janvier 2016, mais sous condition d’être suivis par d’autres grands exportateurs (notamment l’Iran et l’Irak) dans le but de remonter et aussi stabiliser le marché du pétrole, d’ici 2017.
Position de l’Iran face à la décisionRefus catégorique. Avec 3,2 millions de barils produits par jour contre 2,8 millions en 2015, l’Iran est classé deuxième plus grand producteur de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) et quatrième plus grand exportateur de pétrole brut dans le monde avec 1,75 million de barils exportés par jour. Téhéran a annoncé, après la levée des sanctions économiques internationales à son encontre, l’augmentation immédiate de sa production de 500.000 barils par jour et une hausse de production de 500.000 supplémentaires d'ici fin 2016. « Si l’Iran n’augmente pas sa production, les pays voisins pourraient augmenter la leur d’ici six mois à un an et prendre les parts de marché de l’Iran », a déclaré Rokneddine Javadi, vice-ministre iranien du pétrole. Le pays soutient avoir « le droit de reprendre ses parts de marché perdues » à cause des sanctions économiques. Cette annonce a suscité un tollé de la part de l'Arabie saoudite, du Qatar et du Venezuela qui pour leur part demandent à tous les pays producteurs de geler leur niveau de production au même niveau que celui du mois de janvier 2016.
Selon les observations de Jean Gabriel Randrianarison, Secrétaire Général du ministère de l’Economie et de la Planification, cette nouvelle réintégration de l’Iran stabilisera certainement le prix de l’or noir sur le plan mondial étant donné que les pays, notamment l’Arabie Saoudite, qui augmentent leurs prix risquent de perdre leurs clients.
Causes générales de l’inflationEtant la source d’énergie la plus utilisée dans le monde, la demande en pétrole reste considérable. Dans le cas de Madagascar, la hausse des prix à la pompe a un impact général réel sur l’économie du pays, notamment pour les producteurs, les transporteurs, les entreprises et les consommateurs. Une hausse des frais de transport provenant de l’augmentation des prix à la pompe a par exemple des répercussions directes sur les ménages à cause de l’augmentation des produits à la consommation, entre autres, les produits de premières nécessités (PPN).
Face à cela, il est à rappeler qu’un système de subventions a déjà été mis en place pour maintenir le niveau des prix à la pompe, permettant ainsi de limiter l’augmentation des frais de transport et de maîtriser l’inflation. Une mesure qualifiée par les bailleurs de fonds de « non profitable à la grande majorité » étant donné que seules les classes aisées et moyennes en bénéficient.
Baisse de prix à la pompe, une question subjectiveLa baisse du prix du baril au niveau international a donc été accueillie comme « une bonne nouvelle ». Néanmoins, cette baisse n’a pour l’instant pas beaucoup affecté la Grande Île. Jean Gabriel Randrianarison, d’expliquer que les opérateurs pétroliers qui opèrent à Madagascar compensent leur manque à gagner depuis 2004. Un manque à gagner qui serait déjà rattrapé. Les consommateurs s’attendent désormais à un impact conséquent de la baisse du cours mondial sur les prix à la pompe du pays.
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Rovahanitriniala Rakotondrasoa
05/04/2016 16:50
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