REPORTAGE

Le développement durable soumis à des conditions

Le développement durable soumis à des conditions

De 2015 à 2019. Le Plan National de Développement (PND), base théorique de la Politique Générale de l’Etat (PGE), s’étale sur cinq ans. Il s’agit d’un cadre d’orientation à long terme pour instaurer une croissance plus inclusive pour un développement durable dans la Grande Île, un cadre référentiel pour le développement, un cadre de suivi-évaluation et un cadre de plaidoyer vis-à-vis des partenaires techniques et financiers.

Aujourd’hui, de nombreuses questions se posent quant à l’efficacité même de ce plan d’un budget estimatif de 25.1 milliards USD. Des doutes s’installent. Le ministère de l’Economie et de la Planification, qui pilote ce programme, semble quant à lui être optimiste. L’institution mentionne cependant la nécessité d’agir rapidement, le développement durable étant soumis à des conditions.

La bonne gouvernance : socle de l’élimination de la pauvreté

D’après le Directeur Général du ministère de l’Economie et de la Planification, Mamy Ratolojanahary, des efforts seraient déjà menés dans ce sens étant donné que la bonne gouvernance subordonne l’économie à une vision de développement durable. Toutefois, force est de constater que les moyens disponibles ne permettent pas d’aller au bout des objectifs fixés.

La bonne gouvernance inclut la lutte contre la corruption

La corruption devient une vraie culture à Madagascar minant la mise à disposition de moyens efficaces pour la lutte contre la pauvreté. « La lutte contre ce fléau nécessite une importante volonté politique », souligne Mamy Ratolojanahary. Et la Grande Île est toujours vulnérable du point de vue économique et social. A vrai dire, la fragilité des institutions a entraîné les irrégularités dans l’application des lois.

Des actions multidisciplinaires et multidimensionnelles seront mises en œuvre au cours de l’année 2016 au niveau des ministères et des institutions. Il revient au Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO) de piloter ces actions et de stimuler en permanence la lutte contre la corruption. Le Bureau prend l’élan pour une continuité, l’intensification et la consolidation des efforts déjà menés.

L’amélioration du climat des affaires, indispensable

La bonne gouvernance et la stabilité économique vont de pair pour atteindre le vrai développement. De ce fait, « maitriser l’inflation, éviter ou réduire toute forme de dépréciation monétaire sont parmi les prioritaires du PND », selon toujours Mamy Ratolojanahary. Le climat des affaires en général est à améliorer pour donner de l’impulsion à l’économie. Pour y arriver, il est capital que soient relancées les institutions dites créateurs de richesses notamment les secteurs privés. Les procédures et structures administratives ne doivent aucunement constituer un frein. Les pouvoirs publics doivent ainsi savoir entrer en dialogue et en partenariat avec les autres acteurs, un dialogue « d’égal à égal » où chaque partenaire disposerait d’une liberté de négociation et d’initiative.

Participation de tous : dynamisation du capital humain

A remarquer que, suite à la persistance de la crise, le capital humain s’est beaucoup affaibli dans la Grande Île. Cette faiblesse se manifeste notamment dans la régression de la qualité des services publics dont le niveau de l’enseignement, l’insuffisance des infrastructures sociales y compris l’accès à l’eau…. Or la croissance inclusive et partagée concerne la participation de toutes les personnes physiques, y compris les plus vulnérables dans toutes les régions de la Grande Ile pour la création d’emploi. Il est donc primordial que des efforts soient mis en œuvre pour dynamiser le capital humain pour le rendre « plus productif ».

Une assistance particulière aux plus vulnérables à travers la mise en place de filets de sécurité et la protection sociale aux démunis font donc aujourd’hui parties des importants chantiers du gouvernement.

Le capital naturel : la vision et le concept du développement durable

Enfin, le capital naturel constitue la vision et le concept du développement durable. D’ailleurs, il est considéré comme paramètre de mesure dans le partenariat de l’Etat malgache avec la Banque mondiale sur le Wealth Accounting and Valuation of Ecosystem service (WAVES). Il s’agit d’en estimer la valeur monétaire ou la valeur physique pour l’intégrer dans la comptabilité nationale. Il est indispensable de connaître cette valeur pour mieux la gérer. A noter que l’Etat a commencé à mesurer les valeurs, les stocks ainsi que les flux du capital naturel existants en 2011.

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