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Secteur pêche : Pour une nouvelle gouvernance

Secteur pêche : Pour une nouvelle gouvernance

 

Les produits de la pêche représentent 17% des apports mondiaux en protéines animales. Le secteur garantit davantage de recette à l’exportation aux pays en développement. Les ressources souffrent toutefois de surexploitation au cours des dernières décennies. Les ministres des pêches de plus de 50 pays se sont réunis pendant une semaine depuis le 22 février 2016 à Agadir, Maroc pour examiner les besoins émergents de gouvernance du secteur pêche.

Le commerce international de poisson et de produits de la pêche a doublé en une décennie pour s'établir à 144 milliards USD en 2014. Sur ce total, les pays à plus faible revenu ont exporté 78 milliards USD, soit plus de trois fois la valeur des exportations mondiales de riz. Portée en grande partie par la croissance rapide de l'aquaculture, la mondialisation du secteur halieutique soulève la nécessité complexe de meilleures règles et pratiques sur la traçabilité, les conditions du travail et la protection de la biodiversité ainsi que les préparations commerciales pour une évolution de la demande, des habitudes de consommation, les impacts du changement climatique, et l'essor rapide des supermarchés avec leurs chaînes d'approvisionnement. Cette réunion aide ainsi l’Organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), ses Etats membres et les représentants de l'industrie à comprendre les nouvelles tendances, opportunités et nouveaux enjeux du secteur, encourageant l'élaboration de stratégies permettant aux pays en développement de développer leurs secteurs halieutiques dans une optique durable et d'optimiser l'avantage économique qui sera tiré de la croissance escomptée.

Eliminer la pêche illégale

Les ministres réunis à Agadir s'accordent sur les directives techniques proposées par la FAO pour les programmes de documentation des prises. Il s'agit d'une série de documents témoignant de l'origine légale des captures et facilitant la traçabilité tout au long de la chaîne d'approvisionnement, qui pourrait constituer un outil important de réduction de la pêche illicite, but fixé par l'Assemblée générale des Nations Unies. Les travaux portent notamment sur l'harmonisation des critères de certification pour les exportations de poisson vers les grands marchés internationaux, où les consommateurs et les détaillants deviennent de plus en plus attentifs aux questions de qualité, de sécurité sanitaire des aliments et de légalité.

Développer les fermes aquacoles

On doit le dynamisme du secteur en grande partie à l'aquaculture, dont la production a plus que triplé pour s'établir à 78 millions de tonnes au cours des 20 dernières années. Si la plupart des fermes aquicoles se trouvent en Asie, les taux les plus élevés ont été récemment observés en Afrique et en Amérique du Sud et Centrale, où la contribution marginale de l’aquaculture à la sécurité alimentaire peut être supérieure précisément parce que la consommation de poisson par habitant dans ces régions émergentes est généralement faible. L'aquaculture, plus prévisible et ciblée sur les produits plus standardisés, permet également une approche plus intensive à plus long terme aux chaînes d'approvisionnement. Si celles-ci sont gérées efficacement, on peut diminuer les déchets alimentaires, améliorer la sécurité sanitaire des aliments, encourager les investissements dans les entrepôts frigorifiques, ce qui permettrait aux supermarchés de planifier et de garantir les achats.

L'avenir du poisson sera vraisemblablement caractérisé par une modification de schémas séculaires, notamment à mesure que les pays en développement accroissent leur part d'importations mondiales, tout en développant la production locale pour la demande intérieure.

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