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Accès à l’énergie : Un grand défi pour l’Afrique

Accès à l’énergie : Un grand défi pour l’Afrique

 

Environ 645 millions de personnes en Afrique n’ont pas accès à l’électricité. 700 millions d’autres n’ont pas accès à une énergie propre pour faire la cuisine. La consommation d'énergie par habitant en Afrique subsaharienne est la plus faible de tous les continents, estimée actuellement à 181 kWh par an contre 6 500 kWh en Europe et 13 000 kWh aux États-Unis. Quelques 600 000 Africains (en majorité des femmes et des enfants) meurent chaque année du fait de la pollution de l'air domestique associée à l'usage de bois de chauffage pour la cuisson. Face à ces problèmes majeurs qui pénalisent l’économie du continent, le nouveau pacte pour l’énergie en Afrique, une initiative de la Banque Africaine de Développement (BAD) visant à fournir un accès universel à l’énergie d’ici 2025 a été présenté le 21 janvier 2016, lors du forum économique mondial à Davos, en Suisse.

Ce pacte est un effort de partenariat initié par la BAD qui œuvre de concert avec les pouvoirs publics, le secteur privé et les organismes bilatéraux et multilatéraux du secteur de l’énergie. Il s'appuie sur cinq principes clés : i) aiguiser l’aspiration à résoudre les défis énergétiques de l'Afrique ; ii) instaurer un partenariat révolutionnaire sur l'énergie pour l'Afrique; iii) mobiliser des capitaux nationaux et internationaux pour des financements novateurs dans le secteur de l'énergie en Afrique ; iv) aider les gouvernements des pays africains à renforcer leurs politiques énergétiques, la réglementation et la gouvernance du secteur ; et v) accroître les investissements de la BAD dans l'énergie et le financement de la lutte contre le changement climatique.

Pour accomplir l'objectif visé, l'Afrique doit en premier lieu accroître la production sur le réseau en y ajoutant 160 GW de nouvelle capacité à l'horizon 2025. Le continent doit également augmenter la distribution et les raccordements au réseau, ce qui donnera lieu à 130 millions de nouvelles connexions à l'horizon 2025, soit 160% de plus qu'aujourd'hui.

Augmenter les investissements dans l'énergie

Pour parvenir à un accès universel d’ici à 2025, des mécanismes novateurs sont requis pour mobiliser 40 à 70 milliards USD de capitaux domestiques et internationaux supplémentaires. C’est une hausse substantielle par rapport aux 22,5 milliards USD investis dans le secteur en 2014. Atteindre un tel niveau de financement dans le secteur exige que toutes les parties prenantes – publiques et privées – agissent ensemble pour créer les conditions propices aux flux financiers, développer des projets bancables, réformer les services d'utilité publique et pour améliorer les capacités d'absorption des pays africains.

Par ailleurs, la BAD a investi quelques 6 milliards USD dans le secteur de l’énergie au cours des cinq dernières années. Elle va intensifier ses investissements afin d'offrir des financements et des garanties, des cofinancements et de la syndication. Entre 2016 et 2020, la Banque va investir quelques 12 milliards USD et mobiliser près de 50 milliards USD de financements publics et privés en faveur d’investissements dans le secteur de l'énergie. En outre, elle va tripler ses financements climatiques, en les portant à quelques 5 milliards USD par an à l'horizon 2020, et mobiliser autour de 20 milliards USD d'investissements privés et publics au titre d’actions d’atténuation et d'adaptation au changement climatique.

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