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Agriculture écologique et durable

Agriculture écologique et durable

 

L’Organisation des nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) préconise l’agriculture respectant les écosystèmes naturels. Cette institution vient de publier un nouvel ouvrage intitulé « Produire plus avec moins » qui se penche sur la manière dont les principales céréales de la planète – maïs, riz et blé – qui assurent ensemble quelques 42,5% des apports caloriques de l'homme et 37% de ses protéines – peuvent être cultivées.

L’ouvrage met en exergue le succès de l’approche « Produire plus avec moins » avec des études effectuées dans le monde entier. A rappeler que c’est une approche globale d’agriculture écologique et durable visant à accroître les revenus des agriculteurs en intensifiant la production, en protégeant la base de ressources naturelles, et tout en réduisant le recours aux intrants chimiques en exploitant les processus éco systémiques naturels de la Terre. En tant que telle, c'est une approche intrinsèquement conçue pour contribuer aux Objectifs de Développement Durable et renforcer la résilience face au changement climatique.

Des résultats encourageants

Cinq éléments complémentaires forment le cœur du paradigme : l'agriculture de conservation, qui réduit au minimum le travail du sol et utilise le paillis et la rotation des cultures ; l'amélioration de la santé des sols, par exemple en cultivant des plantes fixant l'azote, qui remplacent les engrais coûteux ; la sélection de cultures avec un potentiel de rendement plus élevé, une meilleure résistance au stress biotique et climatique, une meilleure qualité nutritionnelle ; une gestion efficace de l'eau ; et la lutte intégrée contre les ravageurs, qui a souvent recours aux ennemis naturels pour réduire l'application de pesticides chimiques.

Un exemple, aujourd'hui adopté à grande échelle en Chine, est le système de rizipisciculture, où les agriculteurs peuplent de poisson les rizières inondées. Le poisson pourra ensuite être vendu ou consommé pour améliorer la nutrition des familles, mais durant l'élevage, il présente déjà l'avantage de manger les insectes, les champignons et les mauvaises herbes qui, sinon, porteraient préjudice à la culture, ce qui réduit le recours aux pesticides. Une parcelle de riz d'un hectare peut ainsi donner jusqu'à 750 kilos de poisson tout en favorisant les rendements rizicoles qui donnent des gains multipliés par quatre pour les ménages ruraux. Parmi les autres avantages figure la forte baisse des populations de moustiques, réduisant ainsi un grave vecteur de maladies.

Les résultats sont également probants quant à la production des céréales de base, ouvrant la voie à un avenir plus durable pour l'agriculture et offrant des conseils pratiques sur la façon dont le monde peut mettre en œuvre son nouvel agenda de développement.

Des mesures à prendre

Les petits exploitants qui ont fait le choix de cette mutation profonde constatent souvent que, si les avantages sont clairs, ils ne sont pas toujours immédiats. C'est pourquoi Produire plus avec moins a besoin d'un solide engagement institutionnel sur une période prolongée.

Pour permettre la transition vers une intensification de la production agricole durable, les décideurs doivent élaborer des mesures incitant les agriculteurs à se diversifier – en soutenant les marchés des cultures de rotation – tout en concevant des outils, tels que l'assurance des récoltes, les mécanismes de protection sociale et les mesures d'assouplissement du crédit, afin de réduire les risques auxquels ils pourraient être confrontés en faisant cette transition. Par exemple, le manque d'accès aux machines entrave souvent l'agriculture à faible labour.

S'il n'existe pas de modèle unique pour l'approche écosystémique Produire plus avec moins, promouvoir son adoption généralisée requiert une action concertée à tous les niveaux, des gouvernements et organisations internationales à la société civile et au secteur privé.

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