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Technologie et internet : 4 milliards de personnes n’y ont pas accès

Technologie et internet : 4 milliards de personnes n’y ont pas accès

 

Un nouveau rapport de la Banque mondiale a révélé que l’internet, les téléphones mobiles et d’autres technologies numériques se diffusent rapidement à travers le monde en développement. Mais les dividendes escomptés du numérique, à savoir une croissance plus forte, la création de plus d’emplois ainsi que de meilleurs services publics, ne sont pas à la hauteur des attentes. Par ailleurs, six personnes sur dix restent exclues d’une économie numérique en constante expansion.

Une équipe codirigée par Deepak Mishra et Uwe Deichmann vient de publier un « Rapport sur le développement dans le monde 2016 : Les dividendes du numérique ». L’expansion rapide du numérique a été mise en exergue. Le nombre d’utilisateurs d’internet dans le monde a plus que triplé depuis 2005. Toutefois, ce sont les personnes riches, compétentes et influentes à travers le monde qui en bénéficient. Elles sont mieux placées pour tirer parti des nouvelles technologies.

Selon Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale, les technologies numériques transforment le monde des affaires, du travail et de l’administration publique. Il faut ainsi continuer à connecter tout le monde et ne laisser personne sur la touche, parce que le coût des opportunités perdues est énorme. Pour que les dividendes du numérique soient largement partagés entre toutes les franges de la société, les pays doivent aussi améliorer leurs climats des affaires, investir dans l’éducation et la santé, et promouvoir la bonne gouvernance. Faut-il rappeler que le Groupe de la Banque mondiale a investi un total de 12,6 milliards USD dans les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) au cours de la dernière décennie.

Par ailleurs, le fait que 40% de la population mondiale soit actuellement connectée par internet constitue une transformation stupéfiante. Dans un monde où près de 20% de la population est incapable de lire et d’écrire, la seule diffusion des technologies numériques a peu de chances de combler le fossé du savoir. Les technologies numériques peuvent également favoriser l’inclusion, l’efficacité et l’innovation. Plus de 40% des adultes en Afrique de l’Est paient leurs factures de services publics par téléphone mobile. En Chine, huit millions d’entrepreneurs, dont un tiers de femmes, utilisent une plateforme de commerce électronique pour vendre des produits à l’échelle nationale et les exporter vers 120 pays.

Réduire la fracture numérique

Pour tenir toute la promesse de développement d’une nouvelle ère numérique, la Banque mondiale propose deux grandes mesures : (i) réduire la fracture numérique en rendant internet universel, abordable, ouvert et sûr; et (ii) renforcer les réglementations qui garantissent la concurrence entre les entreprises, adapter les compétences des travailleurs aux exigences de la nouvelle économie, et promouvoir des institutions responsables — des mesures que le rapport qualifie de compléments analogiques aux investissements numériques.

Le Rapport sur le développement dans le monde préconise notamment les mesures suivantes, susceptibles de rendre les entreprises plus productives et innovantes : investir dans les infrastructures de base, réduire le coût de la conduite des affaires, abaisser les barrières commerciales, faciliter l’entrée de start-up, renforcer les autorités de la concurrence, et faciliter la concurrence entre les plateformes numériques. En outre, si l’alphabétisation de base reste essentielle pour les enfants, il sera indispensable, pour une large diffusion d’internet, d’inculquer des aptitudes cognitives d’ordre supérieur, de développer les capacités d’analyse critique et de dispenser une formation fondamentale sur les systèmes avancés de TIC. L’enseignement d’aptitudes techniques à un stade précoce et l’exposition des enfants à la technologie favorisent une meilleure maîtrise des TIC et influent sur les choix de carrière.

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