REPORTAGE

Vers l’amélioration de l’éducation nationale

Vers l’amélioration de l’éducation nationale

Jeunesse et scolarité vont de paire. « Ampidiro à l’école ny zaza » disait Farijaona dans sa chanson. Une incitation adressée aux parents qui traduit une régression du taux de fréquentation scolaire. Nombreuses en sont les causes. Des enseignants sont démotivés, des parents qui font travailler leurs enfants dans les champs au lieu de les envoyer à l’école, des écoles trop éloignées...Autant de problèmes qui constituent un frein à la réalisation de l’Education pour Tous (EPT), une politique qui date déjà de 2000. L’alphabétisation reste ainsi un travail de longue haleine pour Madagascar.

En effet, la pauvreté limite la capacité financière de beaucoup de ménages malgaches. C’est l’une des raisons qui pousse les parents à déscolariser leurs progénitures. La situation est alarmante : seulement 3 enfants sur 10 arrivent à terminer le cycle primaire. Si le Ministère de l’Education Nationale (MEN) recense environ 6.000.000 d’élèves dans tous les établissements publics de tous les niveaux (Ecole Primaire Publique, Collège d’Enseignement Général (CEG), Lycée), il y compte à peu près 4.000.000 qui fréquentent les Ecoles Primaires Publiques (EPP).

Le faible effectif des enseignants affectés par l’Administration notamment dans les zones rurales et/ou enclavées est également un facteur bloquant. Face à cette situation, le MEN a procédé au recrutement de 10.000 maîtres FRAM par an depuis 2014. Ce programme se poursuivra jusqu’en cette année 2016.

Mieux équipés les enseignants

La compétence limitée des enseignants, souvent décriée par les parents comme étant un handicap pour le développement intellectuel des enfants n’aura plus sa place. Selon le Docteur Todisoa Andriamampandry, Directeur Général de l’Education Fondamentale et de l’alphabétisation, une formation pour 40.000 enseignants FRAM et 4.000 Directeurs d’établissements et Chefs Zones Administratives et Pédagogiques (ZAP) a commencé en 2015. Un recyclage aura lieu tous les ans et le diplôme de Certificat d’Aptitude Pédagogique pour les enseignants seront exigés avant de les engager.

Actuellement, on compte 4.382 établissements Préscolaires, 24.138 EPP, 2.271 Collèges d’Enseignement Général et 378 lycées au sein du MEN. Ce dernier projette de construire 2000 EPP par an en 2014. En décembre 2015, 140 salles de classes sont construites dans certaines Directions Régionales de l’Enseignement Nationale (DREN) entre-autres les régions d’Atsimo-Andrefana, d’Anosy… « Il est également prévu d’Equiper les salles de classes de tables-bancs et de tableaux », dixit le Dr Todisoa Andriamampandry. Il a ajouté que la distribution de kits scolaires a déjà commencé en octobre. En 2016, les enseignants auront également leurs parts de kits.

« Ventre affamé n’a point d’oreille »

L’insuffisance alimentaire presque généralisée dans tout Madagascar est une des raisons de la déperdition scolaire. Ainsi, si les cantines scolaires n’existaient que dans le Sud de Madagascar. Dans la Circonscription scolaire d’Antananarivo, on y compte 93 cantines scolaires. Certaines écoles de Atsimo-atsinanana ont déjà les leurs. Actuellement, le MEN a décidé de les propager dans d’autres régions en étudiant le cas des plus démunis.

Dans le but d’une amélioration de niveau intellectuel des élèves malgaches. Le MEN relève le défi de faire revenir les déscolarisés sur les bancs de l’école. Il ambitionne de rendre aux écoles publiques leurs prestiges d’antan et de toujours former des élites. Le MEN s’efforce de limiter à 54 le nombre d’enfants par salle de classe.

Partager cet article sur :