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Couverture de santé universelle : Il faut agir

Couverture de santé universelle : Il faut agir

 

Pour des milliards de personnes – en particulier ceux qui vivent dans des pays en développement – les soins de santé, y compris les plus basiques, demeurent hors de portée. Selon les estimations, 65% seulement de la population mondiale ont eu accès à des services de santé de base en 2013.

Lors du Sommet du G8 de 2008, les pouvoirs publics ont proposé une approche globale du renforcement des systèmes de santé mondiaux. Grâce en particulier au plaidoyer du Japon, la Couverture de Santé Universelle (CSU) est alors devenue l’une des cibles des Objectifs de développement durable. En outre, la conférence sur la CSU dans la nouvelle ère de développement qui se tient à Tokyo cette semaine du 21 décembre 2015 montre que les soutiens et les engagements en faveur de cette dynamique n’ont jamais été aussi importants.

Mais ce soutien politique ne s’est pas développé du jour au lendemain. Il y a plus de 35 ans, à Alma Ata (Kazakhstan), les responsables mondiaux de la santé s’étaient engagés à fournir à tous des services de santé à l’horizon 2000, en insistant sur les besoins des pays les plus pauvres. Mais après cette conférence d’Alma Ata, nombre d’organisations – dont la Banque Mondiale – ont considéré cette approche globale comme « trop onéreuse et diffuse ».

Actuellement, la communauté mondiale se rallie aux priorités du Japon – à savoir établir des systèmes de santé résistants et pérennes, et améliorer l’architecture mondiale de la santé afin de faire face aux urgences de santé publique. Aux côtés d’autres organisations, le Groupe de la Banque mondiale œuvre pour participer à cet effort.

Mobiliser les ressources

À la demande du G7 et du G20, le Groupe de la Banque Mondiale collabore actuellement avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et d’autres partenaires pour mettre en place une riposte complète aux pandémies. Le mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie constitue l’une des composantes essentielles du cadre élaboré par cette institution.

Ce mécanisme a pour objectif d’éliminer les obstacles financiers à une riposte efficace et rapide contre les flambées épidémiques, au moyen de financements publics et privés préétablis, y compris via la mobilisation de ressources auprès des marchés de l’assurance et financiers. Il devrait permettre de sauver des vies et de protéger les économies.

La prochaine étape devra consister à s’assurer que l’OMS soit solide et financée de façon appropriée. Les réformes en cours qui visent à renforcer les capacités de riposte de l’OMS en cas d’urgence sont un bon début. Il faut financer pleinement son Fonds de réserve pour les situations d’urgence. Par ailleurs, un nouveau mécanisme international conçu pour responsabiliser la communauté en charge de la gestion du risque endémique doit être établi.

Cet organe doit être apolitique, technique et indépendant des pays, des institutions ou des financeurs. Il devra être doté d’une mission, de financements et d’une autorité chargée d’évaluer les plans de préparation et de riposte des États, des institutions internationales, du secteur privé, de la société civile et des communautés. En fournissant aux responsables au plus haut niveau du système mondial une vision authentique de la réalité, ce groupe composé d’experts de confiance permettra à l’ensemble de la communauté en charge de la riposte contre les pandémies d’agir rapidement.

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