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Une forte délégation malgache partie en Afrique du Sud

Une forte délégation malgache partie en Afrique du Sud

 

Vers un renforcement de la coopération avec la Chine ? C'est surement l'attente de l'importante délégation malgache qui assiste au sixième forum de la coopération Chine-Afrique (FOCAC) organisé du 4 au 6 décembre 2015, à Johannesburg, en Afrique du Sud. Conduite par le Président de la république, Hery Rajaonarimampianina, cette délégation malgache est composée du ministre des Affaires étrangères, Béatrice Atallah, du ministre de l’Industrie et du développement du secteur privé, Narson Rafidimanana, de plusieurs opérateurs économiques et des dirigeants d’entreprises. Aucune précision n'a été donnée par la présidence sur les attentes exactes de la Grande Île face à ce forum. Toutefois, l’Ambassadeur malgache en Chine, Victor Sikonina, d’indiquer que « ce sommet est une grande opportunité pour Madagascar étant donné qu’un pays devenu une puissance économique mondiale comme la Chine, va appuyer de grands projets de développement en Afrique ». Cette année, le volume des échanges commerciaux sino-africains est estimé à 300 milliards USD. Celui-ci a été multiplié par 30 depuis le lancement du FOCAC en 2000 et 2500 entreprises chinoises investissent actuellement en Afrique. Aucune information n'a été communiquée sur l'implantation africaine en Chine mais il a juste été indiqué que plus de 7 000 bourses gouvernementales ont été accordées aux Africains et 81 000 personnels qualifiés dans différents secteurs ont bénéficié de formations en Chine. Les relations diplomatiques sino-malgaches ont commencé en 1972. La Chine constitue aujourd'hui le deuxième partenaire commercial de la Grande Île, la septième destination des exportations malgaches et le deuxième pays importateur. En 2014, le volume total des échanges commerciaux entre les deux pays a été estimé à 600 millions USD et 95% des produits originaires de Madagascar peuvent aujourd’hui bénéficier d'une exonération de droit de douane en Chine. Cette politique préférentielle devrait ainsi bénéficier à Madagascar. Cependant, des indiscrétions rapportent que la majorité des exportateurs vers la Chine seraient des ressortissants Chinois. D'un autre côté, beaucoup d'observateurs internationaux craignent que l’intérêt de Beijing pour les pays africains soit loin d'être désintéressé. Si officiellement, la Chine soutient que le rapport qu'elle a avec l'Afrique est gagnant-gagnant, afriqueexpansion.com dans son article publié le 16 mai 2014 fait état d'une autre réalité. « A côté de ces échanges « officiels » s’exercent en parallèle des opérations parfaitement illégales. L’Africa Progress Panel, un think-tank présidé par l’ancien secrétaire général de l'Organisation des nations unies (ONU), Kofi Annan, avance des chiffres ahurissants. Dans son dernier rapport sur l’exploitation des ressources naturelles en Afrique, le groupe estime à près de 20 milliards USD le pillage de la Chine sur le continent en raison de la pêche et l'exploitation forestière illégales. « De ce chiffre, 17 milliards USD concernent uniquement la foresterie et est attribuable largement à des entreprises chinoises », rapporte la revue internationale des affaires et partenariats Nord-Sud dans son article. Par ailleurs, de nombreux rapports soutiennent que les bois de rose exportés illégalement de Madagascar prennent la destination de la Chine. Soit, le FOCAC est donc une occasion pour les pays africains d'éclaircir ces zones d'ombres sur cette relation avec la Chine, une opportunité pour se battre pour que celle-ci soit réellement « gagnant-gagnant ».

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