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Avenir incertain des sous-traitants d’Ambatovy

Après la mise au chômage technique de 12% des employés d'Ambatovy en juin dernier, c'est au tour des sous-traitants de la compagnie de s'inquiéter. Tim Dobson, le Président-directeur général de la compagnie minière indique, en effet, dans un interview accordé au journal quotidien L'Express de Madagascar que « compte tenu de la situation actuelle et afin de réduire le coût de revient de la production, nous sommes contraints de revoir nos accords avec les sous-traitants dont les activités pourraient être suspendues temporairement, voire abandonnées ». A noter qu’actuellement, le nombre d'entreprises qui sous-traitent pour Ambatovy est estimé à plus de 400 tandis que 3 000 entreprises sont enregistrées dans leur base de données.
Ambatovy continue donc de subir lourdement les conséquences de la crise minière mondiale. A rappeler que le prix du nickel continue sa chute libre. Il est passé de 12 800 USD la tonne au début du mois de juin 2015 à 8 160 USD à la fin du mois de novembre. Et pourtant, en termes de production, la compagnie, reconnue au niveau mondial, se rapproche actuellement de sa capacité nominale qui est de 60.000 tonnes de nickel par an. Elle fait également partie des douze producteurs mondiaux de nickel qui peuvent vendre à la London Metal Exchange (LME), de par la qualité supérieure du nickel produit. La compagnie dispose ainsi de tous les atouts requis pour s'imposer sur le marché mondial. Néanmoins, il lui faudra résister et survivre à cette conjoncture, tel le cas de la majorité des producteurs de nickel du monde.
Pour faire face à la crise, Ambatovy n'est pas le seul producteur de nickel à adopter des mesures drastiques. Eramet, le géant de minerais et métaux, a par exemple été obligé de se réorganiser, ayant enregistré une baisse de 33% de son chiffre d'affaires pour la branche nickel. Le groupe minier a donc, entre autres, décidé de suspendre de grands projets et de réduire ses investissements.
A noter que le nickel a perdu 37% de sa valeur depuis le début de l'année 2015 alors que le fer en a perdu 32% ; le zinc, 27% et le cuivre, 22%. Selon les analystes de Crédit Suisse, l'une des principales banques du secteur helvétique des négociants en matières premières, dans un article relaté par le site 1ere.fr, environ 50% des mines et des usines de nickel dans le monde produisent aujourd'hui à perte et des réductions de 35 000 à 65 000 tonnes des stocks mondiaux de nickel sont nécessaires pour renforcer le marché.
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Judicaelle Saraléa
02/12/2015 16:54
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