A LA UNE
La FAO tire la sonnette d’alarme
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture met en garde contre les risques de recrudescence acridienne à cause des pluies torrentielles et des cyclones. Plusieurs régions de l’Afrique subsaharienne ont récemment connu des pluies inhabituellement fortes et généralisées. Une surveillance étroite est ainsi nécessaire au cours des six prochains mois pour empêcher les insectes de former des essaims destructeurs.
La situation acridienne dans les pays habituellement touchés par le criquet pèlerin est généralement restée calme en octobre 2015, avec seulement la détection d’une reproduction à petite échelle, indiquent les experts de la FAO qui notent, toutefois, que cela pourrait changer, en partie en raison de l'impact d'El Nino en Afrique, ainsi que les cyclones.
Selon Keith Cressman, Fonctionnaire principal de la FAO en charge des prévisions acridiennes, «les événements météorologiques extrêmes, notamment les pluies torrentielles, peuvent déclencher une augmentation massive des populations acridiennes. La pluie offre aux criquets femelles un sol humide pour y pondre leurs œufs qui, à leur tour, ont besoin de cette humidité pour se développer. La pluie favorise aussi la croissance de la végétation qui offre aux criquets nourriture et abri».
Après avoir pris leur envol, les essaims formés de dizaines de millions de criquets peuvent parcourir jusqu'à 150 km par jour. Les criquets femelles pondent 300 œufs durant leur cycle de vie et un criquet pèlerin adulte consomme à peu près son propre poids en végétation fraîche par jour - soit environ deux grammes. Un très petit essaim mange en une seule journée la même quantité de nourriture qu’environ 35 000 personnes.
Changement climatique, prévention et lutte antiacridienneLa prévention, principalement grâce à l'alerte précoce et la réaction rapide, est essentielle pour réduire l’impact du criquet pèlerin sur les zones agricoles. Après des précipitations exceptionnellement fortes, il est impératif que les pays effectuent les nécessaires prospections et les maintiennent sur une base régulière pour le suivi de routine des conditions de reproduction et des infestations acridiennes. L’identification d’infestations importantes requiert des opérations de lutte afin d'empêcher toute augmentation des effectifs acridiens. Il est essentiel que les résultats des opérations de prospection et de lutte soient communiqués avec célérité et précision afin que des décisions rapides puissent être prises pour prévenir la propagation des criquets à d'autres pays.
Bien que ces mesures aient le mérite de jouer un rôle important dans la diminution de la fréquence et de la durée des invasions acridiennes depuis les années 1960, le changement climatique actuel – le réchauffement mondial – provoque des phénomènes météorologiques imprévisibles et extrêmes plus fréquents posant ainsi de nouveaux défis sur la manière de suivre l’activité acridienne.
-
Rivolala Randrianarifidy
16/11/2015 17:04
Partager cet article sur :