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Paludisme: un kit qui sauve des vies

Paludisme: un kit qui sauve des vies

 

Un kit autotest de dépistage du paludisme a été mis au point par le biotechnologiste sud-africain Ashley Uys. La spécificité de celui-ci est qu’il permet, non seulement de détecter la maladie, mais aussi de déterminer en 30 minutes le type de paludisme et de révéler si le traitement qu’on y apporte est efficace ou non.

« Il suffira juste pour l’utilisateur du test de recueillir une goutte de son sang, de le déposer sur la partie indiquée et d’attendre 30 minutes », explique-t-il. Un autre avantage majeur est qu’il facilite le dépistage pour ceux qui n’ont pas les moyens de se rendre dans les centres de santé pour se faire dépister et pour ceux qui vivent dans les régions enclavées.

« Si vous décidez de faire un test par vous-même et qu’après vous ne savez pas de quel type de malaria vous souffrez et quel est le traitement adapté, autant aller à l’hôpital. J’ai donc décidé de développer une technologie qui peut faire tout ça », renchérit-t-il. En plus d’être performant, le kit développé par le biotechnologiste est très accessible. Il coûte 0,30 USD, soit 3 fois moins cher que ce qui est disponible sur le marché actuellement.

Grâce à cette innovation, Uys a été répertorié dans le classement Forbes des 30 meilleurs entrepreneurs de moins de 30 ans du continent africain en 2010. Depuis, il commercialise le produit à travers sa société Medical Diagnostech. C’est le premier test paludéen fabriqué en Afrique. Généralement ce type de produit est développé hors du continent.
Le paludisme est dû à un parasite, le Plasmodium, transmis par les moustiques qui en sont porteurs. Chez l’être humain, ces parasites se multiplient dans le foie puis s’attaquent aux globules rouges.

Investir plus pour endiguer le fléau

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, près de la moitié de la population mondiale est exposée au risque de paludisme. La population susceptible d’être infectée par le parasite s’élève à 3,3 milliards dans 97 pays et territoires, et le risque est élevé (plus d’une chance sur 1 000 de contracter la maladie au cours d’une année) pour 1,2 milliard de personnes. Cette maladie se manifeste par de la fièvre, des maux de tête et des vomissements. Ces symptômes apparaissent généralement dix à quinze jours après la piqûre de moustique. En l’absence de traitement, le paludisme peut entraîner rapidement le décès par les troubles circulatoires qu’il provoque. Dans de nombreuses régions du monde, les parasites sont devenus résistants à plusieurs médicaments antipaludiques.
En 2013, le financement du contrôle et de l’élimination du paludisme a atteint 2,7 milliards USD, répartis entre investissements internationaux (82 %) et ressources nationales (18 %, soit 527 millions USD). On estime à 5,1 milliards USD les fonds nécessaires pour atteindre les objectifs mondiaux définis sur la voie du contrôle et de l’élimination du paludisme. Pour réduire le déficit de financement établi à 2,4 milliards USD, les gouvernements des pays endémiques et les bailleurs de fonds internationaux doivent donc accorder une plus grande priorité aux investissements dans la lutte contre le paludisme.
Les principales mesures de lutte contre le paludisme prévoient: un traitement rapide et efficace par des associations médicamenteuses comportant de l’artémisinine, l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide et la pulvérisation d'insecticide à effet rémanent à l'intérieur des habitations pour lutter contre les moustiques vecteurs.

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