A LA UNE

L’insécurité alimentaire touche 1,9 millions de personnes

L’insécurité alimentaire touche 1,9 millions de personnes

 

Les indicateurs sont au rouge. L'insécurité alimentaire et nutritionnelle touche aujourd'hui près de 1,9 millions de personnes représentant 46% de la population des huit régions du Sud de Madagascar. Parmi ces victimes, 450 000 personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire sévère, soit 12% de la population.
Les régions Androy, Anosy (district d’Amboasary) et Atsimo Andrefana (district d’Ampanihy) sont celles où les taux d'insécurité sont les plus élevés. Face à cette situation, les ménages adoptent des solutions extrêmes comme la vente des biens, la réduction du nombre de repas, la consommation d’aliments de disette (tels que le fruit du cactus rouge) ou la déscolarisation des enfants pour assurer leur survie.

«Quand les gens ont recours à de telles mesures, leur résilience aux chocs diminue. Il est crucial de poursuivre l’assistance, non seulement pour permettre aux communautés une consommation alimentaire adéquate en période de soudure, mais également pour les aider à recouvrer leurs moyens de subsistance et renforcer leur résilience », avance Willem Van Milink, Représentant du Programme alimentaire mondial (PAM) à Madagascar.

Cette précarité dans le Sud résulte de l'importante baisse des productions vivrières des campagnes agricoles successives de 2012/2013, 2013/2014 et 2014/2015. La Mission d'évaluation des récoltes et de la sécurité alimentaire 2015 a en effet permis de constater que les déficits pluviométriques durant le dernier trimestre 2014 ont beaucoup perturbé le cours de la campagne agricole 2014/2015.
« Les évaluations menées depuis 2014 n’ont pas fait l’objet d’actions concrètes suffisantes pour faire face aux situations prévalentes. La situation actuelle nécessite des actions concrètes des différents acteurs œuvrant dans la sécurité alimentaire afin d’aider la population à se relever rapidement et d’éviter une situation plus alarmante» regrette Patrice Talla Takoukam, Représentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Pour faire face à cette situation donc, le PAM a décidé d'assister 130 000 des personnes les plus vulnérables dans les districts d’Amboasary, Ambovombe, Tsihombe, Beloha et Betioky. L'assistance prendra effet à partir du mois de novembre jusqu’à la prochaine récolte en février 2016. Elle se fera entre autres à travers des distributions de vivres ou d’argent contre la création d’avoirs communautaires, et de vivres aux familles sans force de travail pour renforcer leur résilience et les aider à préparer la campagne agricole.

La FAO est pour sa part intervenue dans le cadre d’une relance agricole d’urgence à travers des distributions de semences améliorées résistantes aux conditions climatiques prévalent dans le sud (manioc, haricot, niébé, patate douce, cultures maraîchères, etc.). L'objectif est de donner une possibilité de ressemis sur plus de 6 000 hectares et favoriser une disponibilité alimentaire d’appoint à plus de 13 000 ménages dans les Régions Anosy et Androy.

Partager cet article sur :

»»» Les articles sur le Trésor public