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Angus Deaton obtient le prix Nobel de l’économie

Angus Deaton obtient le prix Nobel de l’économie

 

Le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel a été attribué à Angus Deaton. Il succède ainsi à l’économiste français Jean Tirole, lauréat de l’année 2014.
Les travaux de cet éminent économiste américano-britannique de 69 ans, né en Ecosse, sont surtout focalisés sur l’inégalité des revenus et la consommation. Selon le communiqué du jury, il a été récompensé « pour son analyse de la consommation, de la pauvreté et du bien-être ». D’après l’Académie royale des sciences suédoise, il faut d’abord comprendre les choix individuels de consommation pour concevoir la politique économique qui favorise le bien-être et réduit la pauvreté. Plus que quiconque, Angus Deaton a participé à cette compréhension. En liant des choix individuels précis et des résultantes collectives, sa recherche a contribué à transformer les domaines de la microéconomie et de l’économie du développement.

Trois axes principaux

Angus Deaton a construit son travail sur trois questions:(i) comment les consommateurs répartissent leurs dépenses; (ii) combien dans une société est consommé et épargné ; (iii) comment mesurer le bien-être individuel. Ces questions l’ont poussé à une analyse fine de « problèmes comme la relation entre le revenu et la quantité de calories consommées, et l’ampleur de la discrimination entre les sexes au sein de la famille ».

Dans son livre The Great Escape: Health, Wealth, and the Origins of Inequality, Angus Deaton pose également des questions sur les manières d’aider les populations défavorisées à sortir de la pauvreté. Il a mis en évidence les limites des programmes internationaux d’aide au développement menés au cours des dernières décennies par les pays occidentaux. Selon l’auteur, si de telles initiatives permettent à leurs instigateurs de se donner bonne conscience, elles ont souvent peu d’impact, voire parfois un effet négatif. La mainmise de gouvernements, souvent corrompus, sur l’argent versé dans le cadre de ces programmes a nui au développement économique local, empêchant la création et le maintien d’infrastructures pérennes.

Des solutions concrètes

Une fois ce constat posé, le professeur d’économie suggère, toujours dans son ouvrage, d’autres pistes prometteuses, sans toutefois les approfondir. Il recommande la mise en œuvre de mesures pour inciter les entreprises pharmaceutiques à investir dans des médicaments destinés à soigner des maladies comme le paludisme, qui affectent les populations des pays les plus démunis. Il propose aussi de faciliter de façon temporaire les flux migratoires en provenance des pays en voie de développement, en permettant aux jeunes d’obtenir des bourses pour étudier à l’étranger.
En 2010, l’économiste avait été remarqué dans les médias grâce à une étude, avec le prix Nobel d’économie 2002, Daniel Kahneman, où il avait montré que l’argent faisait le bonheur, mais pas au-delà de 75 000 USD par an.

La récompense vaudra au chercheur la somme de huit millions de couronnes suédoises (860 000 euros). Le prix d’économie, officiellement « prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel », est le dernier de la saison des Nobel.

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