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L’interdiction des sacs plastiques suscite des réactions

Un changement radical d'habitude. C'est ce qu'engendre depuis le 1 octobre 2015 l'application du décret 2014-1587, interdisant la production, la commercialisation et l'utilisation des sachets et sacs en plastiques de moins de 50 microns dans tout le territoire malgache, soit ceux qui sont actuellement vendus en dessous de 300 MGA. Il est clair que depuis des années, ces produits sont devenus indissociables de la vie quotidienne des malgaches dont le besoin mensuel en sachets et sacs plastiques est estimé à 15 conteneurs par mois*.
Face à cette mesure, chacun réagit à sa manière. Naturellement, les écologistes, conscients du danger que représente les sachets et sacs en plastiques pour l'environnement, se sont félicités de cette mesure prise par Madagascar. Les sachets et sacs en plastiques sont effectivement des produits sources considérable de pollution et prennent 400 ans à se décomposer.
Mais face aux écologiques sont des industriels, des commerçants et des consommateurs, qui pensent que cette mesure est "trop radicale et superficielle" d'autant plus que l'interdiction n'a pas été suivie de mesure d'accompagnement ferme et concrète. Ils ne voient pas en ce sachet un "déchet dangereux qui constitue une menace pour la santé humaine et l'environnement", mais un impératif du commerce et de la vie quotidienne. Ainsi, certaines personnes dédaignent à trouver des solutions de rechange, malgré les sanctions aux manquements du décret, qui ne sont pas tendres.
Néanmoins, certains commerçants sont revenus à l'utilisation de vieux journaux ou d'emballages en papier. Les marchands de la ville de Toamasina, ont quant à eux , remplacés les sachets plastiques par des feuilles de banane, ou encore des feuilles de Ravinala, une pratique d'antan.
Certes, il faudra du temps pour s'adapter à ce nouveau mode de vie mais tout un chacun devrait aussi penser au long terme. D'ailleurs, dans d'autres pays comme au Rwanda ou en Somalie, ce sont tous les produits en plastique qui sont interdits, ce qui n'est pas encore le cas à Madagascar.
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Diamondra RABETOKOTANY
09/10/2015 16:29
*données émanant du service de la Douane.
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