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12,9 milliards USD perdus par l’Afrique

12,9 milliards USD perdus par l’Afrique

 

Les récentes révélations par Swissleaks, rapportées par l’agence ECOFIN ont mis à nu les flux financiers illicites sur les économies d'Afrique.

Au total, le continent noir aurait perdu jusqu'à 12,9 milliards USD dans le cadre de ces transactions financières opaques via les comptes de la banque HSBC. Le premier pays africain touché par le phénomène en rapport à son produit intérieur brut (PIB) est l’Érythrée, dont le montant global des fuites (699 millions USD), représente 20,1% de son PIB en 2013. Par ailleurs, l’Afrique du Sud est le pays le plus touché en volume, en perdant environ 2 milliards USD. Certes, la somme est minime comparée aux 22 milliards USD perdus par le Royaume-Uni dans le même contexte. Toutefois, les conséquences par rapport à son PIB sont désastreuses pour l’Afrique, une des régions du monde ayant le plus grand besoin d'un développement solide. A titre d’exemple, en termes de ratio de fuite de capitaux sur PIB, la République Centrafricaine, un des pays les plus pauvres de la planète et actuellement en proie à une instabilité socio-politique, a perdu onze fois plus d’argent que les États-Unis d'Amérique. La République Démocratique du Congo a perdu cinq fois plus d'argent que l'Allemagne.

Même si les pays développés (Europe et Amérique du Nord) sont des victimes de ces flux financiers illicites, ils en sont aussi les premiers bénéficiaires, car 77% des paradis fiscaux s'y trouvent. L'Afrique subsaharienne, quant à elle, continue d'être une des régions les plus pauvres du monde. Ces flux financiers illicites ruinent également les pays en développement. Des actions sont aussi menées notamment par l'Organisation pour la Coopération et le Développement Economique (OCDE) pour harmoniser les politiques fiscales, et réduire les fuites de capitaux via la réduction de la base imposable.

L'un des défis concerne les principes de la fiscalité sur le plan international. Les multinationales paient l'impôt dans le pays de réalisation des bénéfices, mais il est très souvent difficile de définir le pays d’imposition, notamment lorsque les propriétaires, généralement des fonds d'investissement, appartiennent à des juridictions différentes. La deuxième limite est celle de la consolidation des charges fiscales des entreprises appartenant à un même holding. Enfin, il n'existe pas encore un cadre global de gestion fiscale, mais des milliers d'accord fiscaux, tous en compétition les uns contre les autres. Une situation qui favorise l'évasion fiscale.

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