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Le financement islamique progresse en Afrique

Le financement islamique progresse en Afrique

 

Traditionnellement perçue comme une activité de niche, la finance islamique* gagne progressivement du terrain en Afrique au-delà de la communauté musulmane. Ce constat est tiré du dernier rapport intitulé "La finance islamique en Afrique : un avenir prometteur” publié par la Société islamique pour le développement du secteur privé (SID) en marge du Forum de la finance islamique en Afrique organisé du 17 au 18 septembre 2015 à Abidjan Cocody. La publication de ce rapport survient au moment où l'intégration du financement islamique dans le système financier international est discuté.

Par ailleurs, une des recommandations du rapport stipule que "la finance islamique peut agir comme catalyseur dans la mobilisation de ressources financières en Afrique permettant la croissance économique et le développement durable". Les besoins en financement reste, en effet, énorme dans le continent. Rien que pour les grands projets d'infrastructure, les besoins de la région sont estimés à 93 milliards USD. En même temps, sur les deux milliards d'adultes qui n'ont pas accès au système bancaire, l'Afrique Subsaharienne compte 17% d'adultes non bancarisés. Pour Madagascar, le taux de la bancarisation est estimé à moins de 5%. Les banques islamiques pourront alors avoir leur rôle à jouer dans le développement du système financier dans le continent.

La finance islamique est ainsi dans sa phase d'expansion notamment en Afrique du Nord et dans de nombreux pays de l'Afrique de l'Ouest et de l'Est, particulièrement dans les pays qui possèdent une forte communauté musulmane. A Madagascar, la communauté musulmane est estimée à environ 1,1% de la population. D'après le rapport du SID, pour capturer l'énorme potentiel en Afrique," il faudra surmonter les défis suivants : la réglementation non adaptée, le manque de capital humain qualifié, la faible sensibilisation du public, une méconnaissance de la finance islamique et enfin, un cadre non propice au développement des affaires".

*La finance islamique est basée sur l'interdiction de l'intérêt et la responsabilité de l'investissement. Elle lie plus étroitement la rentabilité financière d'un investissement avec les résultats du projet concret associé. L’islam interdit les transactions tant civiles que commerciales faisant recours à l'intérêt (ribâ) ou à la spéculation. La finance islamique se chiffre à 1540 milliards USD en 2012.

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