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Le développement de la lutte génétique est de mise

Le développement de la lutte génétique est de mise

 

Le développement des résistances aux insecticides chez les insectes vecteurs de maladies humaines et animales, et l’invasion de nouveaux territoires par des vecteurs exotiques, dans un contexte de réglementation accrue des molécules autorisées, imposent de mettre au point de nouvelles méthodes de lutte. Parmi ces méthodes, la lutte génétique apparaît prometteuse, comme en témoigne le projet d’éradication des glossines, développé par le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) au Sénégal. Elle suppose toutefois de conduire des recherches complémentaires associant recherche publique et recherche privée. Et d’être combinée à d’autres méthodes de lutte – chimique, physique et biologique – dans le cadre de la lutte intégrée.

La lutte génétique est en effet l’une des méthodes pouvant se substituer à l’utilisation des insecticides. Elle consiste en l’élevage de masse d’insectes – modifiés génétiquement ou non −, dont les mâles sont ensuite relâchés afin, soit qu’ils stérilisent les femelles, soit qu’ils leur transfèrent des mutations létales ou qui altéreront leur capacité à transmettre une maladie. Une variante consiste à contaminer les femelles avec des symbiontes (organismes vivant en symbiose avec les insectes) – modifiés ou non − qui stérilisent les femelles ou bloquent la transmission de la maladie.

La technique de l’insecte stérile (TIS) est la première méthode s’appuyant sur cette stratégie: les mâles sont irradiés et transmettent aux femelles avec lesquelles ils s’accouplent des spermatozoïdes portant des mutations létales. Cette technique a fait ses preuves dans la lutte contre de nombreux insectes ravageurs ou vecteurs comme les mouches des fruits, les lucilies bouchères ou les glossines.

Si la lutte génétique offre des potentialités à approfondir, il ne faut exclure aucune technique d’emblée, mais être capables d’analyser les avantages, les inconvénients et les risques associés à chacune d’entre elles. Cela suppose une connaissance approfondie de l’écologie des populations cibles de vecteurs, mais également des socio-écosystèmes dans lesquels s’inscrit la lutte anti vectorielle. Il sera alors possible de combiner plusieurs méthodes de manière optimale.

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