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Intégration économique: les femmes souvent exclues

Intégration économique: les femmes souvent exclues

 

Malgré des progrès, les lois limitant l’intégration économique des femmes restent très répandues dans le monde. Le Groupe de la Banque Mondiale a publié le 9 septembre dernier, l’édition 2016 du rapport intitulé "Les Femmes, l’Entreprise et le Droit". Cette publication révèle que dans de nombreuses économies du globe, de multiples obstacles juridiques empêchent les femmes d’améliorer leur situation économique, les excluent de certains emplois, limitent leur accès au crédit et les privent de toute protection face aux violences.

Sur 100 économies sur les 173 étudiées, le rapport a mis en exergue les restrictions à l’emploi auxquelles les femmes entrepreneuses et salariées sont confrontées. Ainsi, dans 41 pays, les femmes ne peuvent pas accéder à certains emplois en usine; dans 29 pays, le travail de nuit leur est interdit et dans 18 économies, elles doivent obtenir l’autorisation de leur époux pour pouvoir travailler. La moitié seulement des pays couverts par l’étude ont mis en place un congé paternité, et moins d’un tiers proposent un congé parental, ce qui restreint les possibilités offertes aux hommes de participer à l’éducation des enfants. Enfin, dans 30 pays, les femmes mariées ne peuvent pas choisir leur lieu de résidence et dans 19 économies, la loi les contraint d’obéir à leur époux. Selon Jim Yong Kim, Président du Groupe de la Banque Mondiale, « les restrictions juridiques qui entravent le travail des femmes et leur participation à la vie économique constituent une grave injustice. Autoriser les femmes à travailler, gérer leurs revenus, diriger une entreprise a des retombées bien au-delà de la sphère individuelle : ce sont aussi des enfants, des communautés et des économies tout entières qui en bénéficient. »

Le Moyen Orient et l’Afrique du Nord à la traîne

Toutefois, dans 90 % des pays étudiés, on trouve au moins une loi discriminatoire envers les femmes. Les inégalités dans le droit du travail sont celles qui sont les plus répandues à travers le monde. C’est au Moyen-Orient et en Afrique du Nord que les femmes rencontrent les obstacles les plus grands, avec des inégalités qui s’étendent à la totalité des indicateurs étudiés par le rapport. Les lois interdisant à une femme mariée d’être chef de famille, de demander un passeport ou d’obtenir un emploi sans l’autorisation de son époux ont des retombées directes sur l’entrepreneuriat et l’emploi. Le rapport montre que cette région compte 11 des économies les plus restrictives au monde : l’Arabie Saoudite, la Jordanie, l’Iran, le Yémen, l’Irak, Bahreïn, les Émirats Arabes Unis, Oman, la Syrie, le Qatar et le Koweït. Si l’on ajoute à ces 11 pays l’Afghanistan, le Soudan, la Mauritanie et le Brunei, on obtient la liste des 15 pays qui restreignent le plus la capacité des femmes à travailler ou à créer une entreprise.

Des pays optent pour des réformes

Le rapport, intitulé cette année Getting to Equal (« parvenir à l’égalité »), constate que la plupart des réformes des deux dernières années visant à promouvoir l’égalité entre les sexes ont été adoptées par des économies en développement. En matière de répartition régionale, on observe que 19 réformes ont été adoptées en Europe et en Asie centrale, 18 en Afrique subsaharienne, 16 en Amérique latine et aux Caraïbes, 12 au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et 11 en Asie de l’Est et Pacifique. C’est l’Asie du Sud qui a le moins réformé avec seulement 3 réformes. Dans les pays à revenu élevé membres de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE), où l’égalité entre les sexes existe dans de très nombreux domaines, les efforts de promotion de l’égalité sur le plan économique se sont poursuivis, et 12 pays ont adopté en tout 15 réformes au cours des deux dernières années.

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